Bataille Générale est une pièce de danse sur le langage. Dans l’art oratoire, le corps s’engage. Mes intentions chorégraphiques tendent vers la mise en scène -du quatuor et d’une danse écrite pour le groupe, faite de micro-séismes venant perturber le mouvement global du plateau. Le langage est un art, la danse aussi, cette pièce jouera avec les mots et le corps, confondant ces deux domaines et brouillant les pistes. Lorsque l’on doit s’exprimer dans le monde professionnel, milieu associatif, combat politique, en face à face, au sein d’un groupe ou devant un auditoire, chaque fois on le fait au titre d’un rôle écrit par la société. On doit alors construire un personnage qui soit la juste traduction physique, vocale et intellectuelle de ce rôle. Le rôle du corps et du mouvement est primordial dans les cours de rhétorique. Le corps est différent entre un discours du Pape et celui d’un commentateur sportif par exemple. Pourrions-nous prendre au sérieux une personne énonçant un discours si elle se tient bizarrement ?
Une recherche sur les corps en élocution sera faite, par exemple nous essaierons de superposer le corps d’une personne énonçant un discours, avec une allocution contraire à ce que laisse présumer la posture du corps énonçant. Nous essaierons également de faire parler différentes parties du corps comme une conversation entre un bras et un genou. Cette création sur l’art du langage viendra questionner sa relation avec le mouvement. On dit que la pensée n’arrive qu’en parlant. On peut aussi dire que la danse n’arrive qu’en dansant. L’écriture chorégraphique se voudra pertinente, triviale et faite de tentatives. Pour être entendu, il faut apparaître dans l’image sinon on n’entend rien, avec ce quatuor, nous créerons des formes de un à quatre, des jeux de pouvoir, des prises de parole et des prises de gestes. Créer un décalage entre ce que la parole raconte et ce que le corps nous dit.