L'Amorale est pensée comme un dialogue avec le Peer Gynt d'Ibsen.
Pourquoi choisir la destinée d'un moins que rien pour dire le monde ?
[...] Ce qui nous touche c'est que ce personnage (ayant existé selon les dires d'Ibsen) vient du peuple. Mais sa condition n'est pas sa finalité. Il traverse les années, les mondes, les castes avec agilité, dextérité. Il nous invite à poser un regard universel sur nos conditions et à oublier les contextess.
Loin d'être un procès fait à l'humanité, à son égoïsme infantile, Ibsen nous propose de nous emparer des grands thèmes théologiques et philosophiques liés à la condition humaine, de l'autre et de soi, de l'héritage des pensées et de l'éveil (non pas des êtres mais des consciences).
Ibsen, en grand agitateur d'idées, semble pourtant ne prendre partie pour aucune. En ce sens nous n'éprouvons aucune suspicion à l'égard de l'anti-héros que nous suivons. Les aventures d'un Peer égoïste, vaurien, affreux ne sont là que pour nous débarrasser, avec lui, de toutes les pensées toutes faites, des dogmes.