
« Et la maison ainsi vidée
Morte pour ainsi dire
Que je croyais
Se met
Si pas à rire
A respirer
Tout ce qu’il reste
De leur maison
C’est mes parents
Elle a les marques et les stigmates
Des maladresses culinaires
Elle a 40 ans de vie
Cultivés dans sa chair
La même marche qui grince
Le même bruit de l’eau qui coule
Tout ce qu’il reste dans cette maison
C’est mes parents
Suffit de plisser les yeux
Pour les revoir
Un court instant
La Maison-Peau, c'est d'abord celle de mon enfance. Quand j'ai vidé cette maison, il m'a semblé que mes parents allaient disparaître pour de bon puisque tout ce qu'il restait d'eux était là. Ce fût le contraire: vide, elle n'était plus habitée que par leurs présences; et celle de mon frère. Je les sentais tous trois sous le papier peint, dans les murs.
LA MAISON-PEAU, c'est un espace où habiter avec nos mort·es, un espace où l'on peut se rencontrer de vivant à vivant, se raconter nos façons, nos gestes, entendre les histoires d'autres, collectées de ci de là, cuisiner, chanter. »
Laurence Magnée
Laurence Magnée, Idée originale, conception
Eléonore Auzou-Connes, Conception et collaboration artistique
Léa Gadbois-Lamer, Conception, scénographie et costumes
Martin Granger, Conception, interprétation et musique
Maud Pougeoise, Conception et interprétation
Blanche Ripoche, Conception et interprétation