« Je reviens toujours vers Don Juan, je n’en ai pas fini avec lui, et il n’en a pas non plus terminé avec moi.
Chacun, à son heure est tantôt proie, tantôt prédateur. Très tôt, j’ai été proie. Sans que d’aucune façon je n’en sois prévenue, le désir des autres m’est tombé dessus «comme la vérole sur le bas clergé». Mes contours de toute jeune fille se sont dessinés par le regard des hommes et des femmes, par leur désir que j’ai accueilli comme autant de marques d’amour et de cicatrices. Pour autant, objet du désir, je devenais Le Désir en soi, mon action dérisoire avait un pouvoir fantastique.
[...] L’adrénaline au moment de braver ses propres interdits. La lutte que l’on gagne, et perd en même temps, puisque c’est sa peau qui joue le jeu. La sidération de sa propre mort dans le regard de l’autre. J’ai vu Don Juan, j’ai été ...rien. J’ai porté en moi ce secret que le temps a tu ; le vertige de ce qui est su de tout temps et ne se révèle jamais ; cette ironie logée dans le silence du monde qui me raconte qu’entre quatre planches, mon corps comme tant d’autres aura donné toute sa douceur et mon cœur accueilli ces fluides qui ne veulent pas de nom...alors : Merguez Party (titre provisoire). »
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