« Buzz Aldrin est un ancien militaire, il a tué durant son service, Certes c’était son devoir mais est-ce pardonnable ? Juste avant le départ d’Apollo 11, le directeur de la Nasa décide de changer le projet initial, ce sera donc Neil Armstrong qui marchera en premier sur la Lune et non Buzz, car la symbolique ne serait pas correcte. Buzz Aldrin le vécu comme une injustice. Réalisant cela, j’ai été bouleversé : Buzz avec qui j’ai grandit, que j’ai idéalisé, n’est pas si irréprochable. J’ai immédiatement fait un lien avec Bertrand Cantat ; Noir Désir ce groupe mythique de mon adolescence, mon héros qui a frappé et tué sa compagne. Je me suis souvent posé la question malgré le fait qu’il ait purgé sa peine de savoir s’il était encore possible de réécouter « Le vent nous portera ? ».

Nous avons tous eu des idoles durant notre jeunesse et parfois ces figures réconfortantes auxquelles on s’identifient nous déçoivent profondément. Ce sont souvent des personnages publics certes mais aussi simplement des humains avec toute l’ambiguïté de l’être. Mon intention n’est pas de juger mais de faire un constat. Cette pièce parle de Buzz Aldrin, cet homme qui a marché sur la lune avant de devenir concessionnaire automobile, cet homme qui a posé le pied à plus de 350 000Km de la terre juste après avoir perdu sa mère, cet homme qui a piloté une navette spatiale avant de faire une dépression, cet homme qui a passé 300h dans l’espace avant de faire un duo avec Snoop Dogg ou encore d’avoir un personnage Pixar à son effigie.

Comment une personnalité qui a marqué toute une génération peut-il être un inconnu aujourd’hui ? » 

Léo Ricordel