« Je fais entendre les récits de 10 femmes, nées en 1979, la même année que moi. J’ai rencontré chacune de ces femmes quand nous n’en étions pas encore. Pour nous qualifier, on aurait dit « fillette » ou « adolescente ». Pour la plupart, elles ont grandi à Dijon et sa banlieue. Certaines sont mes amies de longue date et certaines ressurgissent d’un lointain passé : de nos 8 ans, de nos 14 ans, de nos 16 ans... Certaines se connaissent entre elles, d’autres se sont oubliées ou pas même côtoyées. Principalement, elles sont de classe moyenne, de province, hétérosexuelles et mères. Une minorité d’entre elles est queer et/ou sans enfant. 3 sont aujourd’hui à Paris ou sa région et 7 sont “restées ou revenues en province” dont 4 en zone rurale. »
Au cours d'une première résidence au Théâtre Pitoëff à Genève en 2023, Diane Müller a travaillé sur les entretiens de ces dix femmes, avec l'aide une sociologue et d'une politologue. Ces entretiens ont été curaté et monté à l’aide d’une oreillette - nécessaire pour garantir l’anonymat des femmes qui se sont prêtées au jeu - et du logiciel QLab.
À partir de ces paroles de retrouvailles, de ces échanges plus ou moins anecdotiques, cette résidence de deux semaines à la maison Jacques Copeau est l'occasion de prendre le temps de travailler à table, sur une matière "qui parait infinie". C'est également l'opportunité de mener ce travail sur le territoire même de ces entretiens menés.
Quel sens donner à ces paroles ? Comment les honorer, les mettre en valeur ? Comment rendre justice à ces paroles peu valorisées de femmes considérées comme vieillissantes ?
Ce projet bénéficie du soutien du fonds culturel de Société des Auteurs Suisses (SSA).